Deux thématiques générales intimement liées entre elles scandent la Journée mondiale de l’alimentation : la persistance de la faim et la malnutrition dans le monde et la nécessité d’y remédier par la transformation universelle des systèmes agroalimentaires. De la manière en effet, dont sont organisés les seconds dépendent, souvent (mais pas seulement), les premières.

Plus de deux milliards de personnes dans le monde souffrent de famine et plus encore de malnutrition ou de non accès à une alimentation saine et équilibrée. Mais la malnutrition ne touche pas seulement ceux qui, à l’autre bout du monde, se trouvent confrontés à un manque drastique de nourritures. Elle touche, peut toucher – et touchera le cas échéant – de plus en plus de personnes  tellement elle dépend de nombreux facteurs qui relèvent pour la plupart de l‘organisation intrinsèque de nos sociétés et de la manière dont nous produisons et avons accès aux ressources naturelles.  

Les systèmes agroalimentaires sont vulnérables aux catastrophes, aux crises politiques ou économiques, au dérèglement climatique…..Mais en même temps, ils génèrent par eux-mêmes de la pollution, dégradent les sols, l’eau et l’air, et contribuent, directement ou indirectement, aux émissions de gaz à effet de serre et à l’appauvrissement de la biodiversité. 

Mais la transformation des systèmes agroalimentaires – pour que chacun puisse avoir accès à une nourriture saine et nutritive – suppose la volonté de produire autrement. Elle suppose aussi et surtout une transformations des mentalités – un changement de paradigme culturel. Et celui-ci ne sera pleinement réalisable que dans la représentation d’un monde où l’équité, la justice, le partage, le respect (et la résilience) sont des valeurs mises en avant et comprises par tous.

La Journée mondiale de l’Alimentation suppose tout cela à la fois. Elle est, en ce sens, comme une Journée pour le Développement Responsable et Durable – une journée pour un monde qui change.