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La résilience en entreprise

(Articles : catégorie conférence)

1 - Définition de la résilience

La résilience c’est se relever et se reconstruire après l’échec. Mais c’est aussi ne jamais renoncer et persévérer à lutter contre l’adversité. La résilience est une qualité, une sorte de pli de l’esprit et du caractère, qui permet à celui qui en est pourvu de poursuivre, dans sa personne et son engagement, alors qu’il est face à des circonstances dérangeantes et troublantes. Quelque soit l’adversité ou la difficulté à laquelle il est confronté, l’individu résilient aura toujours la volonté et le courage de ne jamais renoncer, d’aller jusqu’au bout de son combat – dans l’éternel recommencement de lui-même

Pli du caractère ou de l’esprit, la résilience repose – certains psychologues et sociologues des organisations et entreprises le disent – sur des sortes de « compétences » souterraines de la personnalité – innées ou acquises : la faculté de bien gérer son stress, la capacité à rester maître de soi et la conviction sous-jacente d’être engagé dans un processus où l’échec compte moins que la bataille menée – et finalement, quoi qu’il en soit, gagnée.      

Devant toute espèce d’obstacle, l’individu résilient affiche comme une attitude de défi, une volonté bien trempée et une assurance confiante et à toute épreuve ; il est toujours animé par la volonté d’atteindre l’objectif fixé ; il a toujours le sentiment d’être tenu, responsable et engagé, par la mission qu’il s’est donnée ou qui lui a été confiée. Tous traits de caractère et états de l’esprit qui font défaut à l’individu non-résilient. Mais défauts cependant qui ne sauraient être rédhibitoires. La résilience n’étant pas seulement une compétence ou une faculté « naturelle », mais tout autant une capacité « culturelle » – autrement dit, une ressource, un patrimoine, que l’on peut acquérir et travailler. Et que donc, l’entreprise peut stimuler et renforcer au sein de ses équipes par une meilleure gestion de ses outils de management.    

2 - Le management résilient

Dans le monde de l’entreprise, la résilience est aujourd’hui considérée comme une compétence générique majeure. Et tout bon management va – devrait aller – dans le sens d’un management résilient. Celui-ci, seul, permettra à l’entreprise d’aller au-delà des changements de circonstances et à surmonter toutes les crises de sens ou d’identité qui peuvent l’affecter. 

Pour rester compétitives les entreprises ont tout intérêt à faire en sorte de pouvoir compter sur leur propres capacités ou « compétences » résilientes – capacités qu’elles auront su cultiver et encourager. 

Pour encourager et cultiver la résilience collective, différents « outils » peuvent être mis en œuvre :  

  • Remplacer la planification systématique par l’improvisation et par la place laissée à l’apprentissage par l’action et la réflexion personnelle. L’adaptation nécessaire que les circonstances exigent nécessitent parfois la liberté laissée à l’improvisation et à la réflexion critique personnelle. Celles-là, par delà les grilles de lecture controuvées, sont comme des exercices de l’esprit, du caractère et de la pensée. Par l’entrainement récurrent pendant lequel elles s’éprouvent, par l’expérience assimilée en retour, se constituent ainsi et se sédimentent de nouvelles « habitudes » ou de nouvelles « routines, de nouvelles capacités du comportement – et des compétences nouvelles.  Lorsque ces exercices sont encouragés par l’entreprise, ils participent dès lors de la constitution et de l’apparition progressive et rayonnante d’une force de résilience qui ira en irradiant toute l’équipe – et finalement l’entreprise elle-même.. 
  • Diversifier les profils quant au recrutement afin de diversifier du même coup les talents et les complémentarités positives. Certains sociologues des organisations et des entreprises ont pu constater que la résilience était l’un des principaux bénéfices pour celles qui ont su diversifier leurs talents. La multiplicité des talents obtenue par la variété des profils aboutit à la multiplication des points de vue. Une même situation sera envisagée de différentes manières selon le caractère et le tempérament de chacun, selon sa personnalité, sa culture et son  expérience personnelle. Ce qui permettra d’élargir l’éventail des interprétations et des solutions envisagées. Lesquelles élargiront à leurs tours les manières de sentir, de se comporter et de se situer, intellectuellement et émotionnellement  par rapport aux nouvelles situations présentes. L‘entreprise saura ainsi mieux réagir aux fluctuations et aux crises – et de capitaliser sur ses facultés résilientes futures.   
  • Renforcer le lien social. Le lien social à l’intérieur de l’entreprise peut être renforcé de différentes façons. 1) Tout d’abord par la mise en place de ce que l’on pourrait appeler un « management éthique« . L’équité, la justesse à défaut de justice, les progrès technologiques appliqués sans préjudice des compétences et facultés humaines, les objectifs financiers augmentés par des objectifs culturels, l’ancrage de l’entreprise, au-delà d’elle-même, dans les réalités psychologiques et sociales plus grandes, la recherche de la concordance de l’intérêt de chacun avec celui de tous, sont des facteurs de cohésion sociale – et la clé ultime d’un team building réussi. 2) En mettant en place ensuite, ou en même temps, des conditions et des environnements de travail satisfaisantes afin de créer des espaces de confiance dans lesquels chacun pourra s’y retrouver en lui-même d’abord et avec les autres ensuite. Un lien social renforcé favorise la synergie des capacités résilientes et les démultiplie pour le bénéficie de tous.   
  • Accorder plus de place à l’expression des émotions. A condition qu’elles ne soient pas confondues avec ses propres sentiments narcissiques ou de plainte, les émotions peuvent apporter parfois la réponse adéquate à une situation problématique ou nouvelle. Les émotions peuvent êtres considérées comme des compétences à part entière – des sortes de soft skills (de compétences douces). L’affectif est souvent plus inspirant que lors de son absence. Les compétences émotionnelles peuvent tout autant éclairer notre jugement et affiner notre processus de décision. Elles enrichissent par ailleurs la communication entre partenaires et collègues de travail et renforcent le lien et la cohésion sociale.  L’expression des émotions présente aussi l’avantage d’éloigner le stress, sa séparation ou son écart, et de retrouver la confiance en soi – séparation, petite ou grande, mais qui amorce, par son expression même, le processus de résilience.  

3 - Les effets de la résilience pour l'entreprise

 En diversifiant les talents et les profils, en laissant la place aux compétences émotionnelles, en encourageant l’apprentissage et la réflexion personnelle plutôt que la planification et l’application de protocoles anticipés, en mettant en place les outils nécessaires pour renforcer, en son sein, le lien social, l’entreprise aura tous les atouts en main pour davantage de compétitivité, de cohésion et, surtout, de performance – cette dernière comprise dans sa double dimension à la fois économique et humaine. Une entreprise résiliente aura davantage les assises de sa durée et de son avenir.   

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